Il pleure dès que j’essaie de faire preuve d’autorité
Ce qui est tolérable et ce qui ne l’est pas
L’autorité est le fruit d’un équilibre subtil entre ce qui est autorisé : la liberté qu’on laisse à l’enfant, qui lui permet notamment de goûter aux joies de l’autonomie, et les interdits qu’on lui impose, destinés à le protéger et à lui apprendre la vie en société.
Respecter son espace privé
Je pense que pour ce qui est du cadre privé de l’enfant, il faut le laisser libre. Cela signifie qu’il a le droit de ne pas ranger sa chambre. Vous pouvez l’y inciter, en rangeant avec lui chaque jeu terminé avant d’en commencer un autre par exemple, et en le félicitant pour cela. Il en tirera de la fierté et, avec un peu de chance, il acquerra ce réflexe… Mais s’il
s’y refuse, ne le forcez pas: pour lui sa chambre n’est pas désordonnée simplement parce que tout y est accessible. De même, ne le forcez ni à manger quelque chose qu’il n’aime pas ni à finir son assiette. Le goût et le sentiment de satiété sont des ressentis totalement personnels, pourquoi essayer d’imposer quoi que ce soit dans ce domaine?
Lui apprendre à respecter l’espace commun
Il s’agit ici de faire comprendre aux enfants que dans l’espace commun, les parents sont les chefs, ce sont eux qui commandent. S’il est libre chez lui, tout ne lui est pas autorisé partout! Voici un exemple : dans mon cabinet, il y a une caisse de jouets à laquelle les enfants ont accès librement. Ils ont le devoir de la ranger avant de partir, dès qu’ils sont en âge de le faire c’est-à-dire entre 2 et 3ans. Quand ils s’y mettent, les parents et moi les aidons, mais ce n’est pas à leurs parents seuls de ranger le désordre qu’ils ont mis. Certains enfants refusent de se plier à cette règle. Je les préviens donc que la prochaine fois qu’ils viendront, ils n’auront pas le droit de toucher à la caisse de jouets, et je le note dans leur dossier. Croyez-moi ou pas, ils s’en souviennent systématiquement, même six mois après. Je leur laisse évidemment une seconde chance, à condition qu’ils promettent de ranger – ce qu’ils font de bon cœur.
Tenir bon
Cette comparaison peut paraître étrange, mais les enfants sont comme un gaz qui tend vers l’expansion. Tant que vous ne saurez pas les contenir, ils repousseront les limites de plus en plus loin.
Refuser toute négociation
Les enfants doivent comprendre que dans la vie, comme dans un match de foot par exemple, il y a des règles du jeu. Il n’y a pas à négocier ces règles. Celui qui ne les suit pas est expulsé. Je constate que les gens aujourd’hui ne disent jamais «Je t’ordonne » quand ils s’adressent à leurs enfants. Ils utilisent toujours la forme interrogative, comme s’ils attendaient l‘accord ou l’approbation de ces derniers: «Allez, tu ranges tes jouets, OK?» Évidemment, ça ne fonctionne pas ainsi: après une injonction, il faut mettre un point d’exclamation, et non un point d’interrogation!
S’en tenir à sa parole
Ce qui perturbe le plus les enfants, c’est la non-clarté des règles et des positions. On a souvent l’impression qu’ils souhaitent avoir le dessus. Il est certain qu’ils testent le pouvoir qu’ils ont sur leurs parents. Mais je pense que ce qu’ils veulent avant tout, c’est qu’on leur prouve qu’on est plus forts qu’eux et qu’ils peuvent donc compter sur notre solidité pour faire face au danger. Un parent qui ne tient pas sa parole perd son statut de protecteur, ce qui inquiète l’enfant. Donc,
une fois qu’on a dit quelque chose, il est primordial de ne pas céder, de ne pas faire marche arrière, sauf si on a fait erreur bien sûr!
Essayer de montrer le bon exemple
Comment faire accepter certaines règles à ses enfants si on ne les respecte pas soi-même ? Idéalement, les parents devraient s’appliquer à eux-mêmes les interdits qu’ils fixent à leurs enfants. Mais c’est évidemment très difficile à tenir. Si vos enfants vous mettent face à cette contradiction (vous traversez quand le bonhomme est rouge, vous buvez du thé, du café, de l’alcool, vous fumez, etc.), vous pouvez toujours arguer du fait que vous êtes assez grand pour vous protéger vous-même et prendre vos décisions en connaissance de cause, et que tant qu’ils ne seront pas adultes, votre rôle sera de les protéger, même contre leur gré.
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